Le bonheur comme horizon !
Depuis la révolution industrielle, l’humanité est entraînée dans une fuite en avant techniciste et productiviste au bénéfice d’une minorité.
Dans les sociétés capitalistes modernes, les êtres humains ont été progressivement privés de la maîtrise de leur travail. Les machines et outils de la production ont été accaparés par quelques-uns, industriels, financiers, propriétaires, qui considèrent que les êtres humains, comme la nature, ne sont que des réserves inépuisables d’énergie et de ressources. Les premiers se voient privés d’autonomie, et rendus sujets plutôt qu’acteurs. La seconde est toujours plus exploitée, vidée, abîmée, sans considération de ses limites. Les sociétés se sont engagées dans un chemin dangereux, tant pour l’espèce humaine que pour le monde vivant en général.
L’illusion d’une domination totale de la nature grâce à des progrès techniques de plus en plus sophistiqués, produit en réalité une fragilisation continue de notre environnement.
De même croire que la propriété privée des moyens de production, du patrimoine bâti ou du sol, serait le meilleur moyen de développer la société, se traduit dans les faits par une explosion des inégalités tant entre pays qu’au sein même de chaque pays.
Le capitalisme s’appuie bien évidemment sur ces logiques pour accélérer l’accumulation de ses profits, seul objectif qu’il conçoit, le néolibéralisme accentuant ce mouvement depuis les années 70. Pour l’imaginaire capitaliste, la visée centrale de la vie sociale est non pas l’autonomie démocratique mais l’expansion illimitée de la maîtrise de l’homme sur son anthroposphère. Dans une culture où le profit à court-terme est la règle, où l’égoïsme est largement partagé, il est difficile d’intégrer les risques invisibles et lointains que nos pratiques font courir aux générations futures.
Pour autant les pays dits socialistes n’ont pas rompu avec la logique productiviste ni avec la perte du sens pour le travail. Les uns comme les autres ont considéré la perte de contrôle des travailleurs sur la finalité de leur travail comme un effet inévitable du progrès technique.
Le monde du travail repose encore aujourd’hui sur ce paradigme productiviste. Les avancées protectrices du salariat ne doivent pas être détricotées au nom d’une fausse promesse d’autonomie ubérisée, mais prolongées et renforcées en les déliant de leur soubassement matériel et croissantiste.
En effet, il est illusoire d’imaginer découpler sérieusement la croissance du PIB de l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre.
C’est donc un nouvel imaginaire qu’il convient de construire, reposant tout à la fois sur la réduction des inégalités (sociales et environnementales car elles touchent, pour l’essentiel, les mêmes) et sur celle des émissions de gaz à effet de serre, seule possibilité à terme pour l’humanité de poursuivre son aventure terrestre. Les structures sociales imposées par le développement capitaliste, globalisé, créent un rapport miroir avec les structures psychiques de la population, rendant plus complexe la remise en cause du système. Le fétichisme de la marchandise a atteint un point tel que la compulsion à consommer devient le symptôme de l’appréhension face au vide, au non-sens, au non-être de l’existence.
Il convient donc de bâtir un projet ayant comme objectif le bonheur de vivre dans un monde généreux avec la certitude que demain doit être meilleur qu’hier, au plan social ou environnemental dans une société ouverte accueillante à toutes et tous, riche de sa diversité.
L’humain ne doit plus être une variable d’ajustement de l’économie mais l’ultime finalité de nos actions et de nos capacités de penser. La finitude de la planète doit être considérée comme une donnée incontournable et s’imposer dans tous les choix. Le principe de réalité devrait conduire à admettre que c’est la Terre a ses limites qui engagent l’espèce humaine et non l’inverse.
Le projet de Génération.s repose sur quelques principes généraux qui sous-tendent l’ensemble des propositions :
- La construction d’une société libérée du capitalisme et du productivisme.
- La priorité à la gestion collective et publique des ressources les plus importantes.
- Le respect des générations futures dans toutes les décisions prises aujourd’hui.
- La satisfaction des besoins réels des êtres humains dans le respect de la nature et du vivant.
- Une vision qui place les relations humaines au-dessus de l’accumulation des biens.
- Une réduction considérable des inégalités et la stricte égalité réelle entre les femmes et les hommes, afin que chacun.e dispose d’un pouvoir de vivre dans la dignité, par delà toute discrimination.
- L’indépendance dans l’interdépendance, au plan individuel, des territoires, des pays, des politiques sectorielles (sociales, environnementales, démocratiques).
- L’émancipation par l’éducation et la fin des discriminations.
- Une démocratie renouvelée qui donne toute leur place aux citoyen.ne.s au quotidien.
- Des rapports internationaux basés sur la coopération et la solidarité.
- La garantie d’une protection sociale pour toutes et tous.