Protection et justice sociales, travail

Prévention, dignité, justice : refonder notre protection sociale et notre rapport au travail.

La santé est une aspiration individuelle et collective. Elle est une fin en soi au sein d’un projet de société. Elle n’est pas qu’une donnée, elle se construit et résulte de choix politiques. Sans elle, tous les autres droits (à l’éducation, au travail, au bonheur) sont compromis.

Une politique forte de santé et de protection sociale est une voie vers plus de bien-être, une meilleure qualité de vie, au service de l’émancipation de toutes et tous. A rebours des politiques ultra libérales et nationalistes, l’objectif est de garantir à toutes et tous un accès permanent à un environnement sain par la lutte contre toutes les pollutions, des politiques de prévention, de promotion et d’éducation à la santé et l’égal accès à un système de protection sociale complet et performant.

Cela impose de passer d’un système de l’économie de la maladie à une politique de la santé.

Répondre aux défis épidémiologiques par la prévention et la promotion de la santé et donner les moyens au système de santé d’y faire face.

Garantir la bonne santé impose d’agir sur tous les déterminants de santé : à commencer par les conditions de travail, les conditions de vie et de logement, l’alimentation,…tout au long de la vie,. Cela nécessite d’adapter les politiques de santé, pensées à une époque où la maladie chronique n’était pas aussi prégnante et ou la maladie infectieuse semblait avoir été domptée. En association avec les prometteuses innovations thérapeutiques permettant des traitements ciblés, voire personnalisés, l’amélioration de la santé du plus grand nombre passe par une approche renouvelée de la prévention et de promotion de la santé.

Pour cela, il s’agit de renforcer considérablement l’éducation et la promotion de la santé à tous les âges de la vie (école, entreprises, fonction publique, travailleurs indépendants, agriculteurs, etc.) car c’est une des meilleures armes pour améliorer la santé du plus grand nombre et lutter contre les inégalités de santé.

Avec la même énergie, il est nécessaire de protéger la santé des citoyen.nes en réduisant leur exposition aux grands facteurs de risques que sont le tabac, l’alcool, les aliments trop sucrés, trop salés, trop gras mais aussi les différents polluants de l’eau et de l’air (particules fines, perturbateurs endocriniens, pesticides).

Afin que les professionnels de santé puissent accompagner cette révolution de la prévention il est indispensable d’adapter leur organisation, rémunération et missions en conséquence.

Aider les gens à se soigner mieux et vieillir sur tous les territoires

A l’occasion de la crise du Coronavirus, les Français.es ont pu constater avec effarement le mauvais état de notre système de santé, fragilisé dans ses fondements mêmes par des politiques bureaucratiques et austéritaires. Subitement, les alertes maintes fois répétées en vain par les personnels de santé et les habitants prirent une tournure dramatique.

La « désertification sanitaire » a progressé, l’hôpital public, les Ehpad et les établissements de santé mentale ne tiennent plus que par le dévouement de leurs équipes. Il est temps de renverser cette logique mortifère. Cela passe par une action volontariste pour un accès égal aux soins de qualité sur tous les territoires.

Il n’est plus possible de considérer que la santé des uns vaille moins que celles des autres. Le réinvestissement dans le socle public hospitalier et les établissements sociaux et médico-sociaux devient une urgence. Pour assurer le bien-vivre de tous, des usagers comme des personnels, il est temps d’en finir avec le dogme de l’hôpital entreprise et une gestion comptable et managériale qui ont mené à la déplorable situation actuelle.

De formidables progrès médicaux ont lieu actuellement redonnant espoir à des millions de malades. Malheureusement, une régulation lacunaire du système de santé pourrait ne pas assurer à tous un égal accès à ces médicaments et techniques innovantes. Il importe de parvenir à remettre l’industrie pharmaceutique en France et en Europe au service de la santé publique.

Consolider les financements de la protection sociale solidaire.

Depuis 70 ans, la protection sociale tend à augmenter pour faire face aux besoins exprimés par les citoyens : allongement de la durée de vie, réponses aux perturbations de santé environnementales et comportementales, transition épidémiologique vers les pathologies chroniques, chômage de masse, exclusions, innovations thérapeutiques. Dans le même temps, le financement adossé sur le travail salarié s’assèche sous l’effet de la réduction de l’assiette (moindre volume de cotisations, en proportion) et surtout de choix politiques visant à mettre fin à la socialisation de la protection sociale, au nom du faux prétexte de la compétitivité des entreprises. La protection sociale solidaire est ainsi fragilisée.

Le combat pour une reconquête de la protection sociale solidaire (retraite, famille, maladie, accidents du travail, chômage, logement, etc.) est à reprendre pour revaloriser ces acquis sociaux et les étendre.. Il est nécessaire faire à nouveau entrer dans l’effort commun de financement ceux qui échappent aux prélèvements solidaires, et de rétablir la place du paritarisme et de la démocratie interne au sein de notre système de protection sociale.

De nouvelles solidarités sont à mettre en place pour couvrir les personnes précarisées maintenues éloignées de l’emploi, du logement et des droits sociaux. Dans cette logique, l’Aide Médicale de l’Etat (AME) doit venir couvrir sans condition les personnes en situation irrégulière. 

Rendre le travail digne

Le capitalisme et plus encore sa version néo-libérale, n’ont de cesse d’individualiser les rapports sociaux afin de casser les solidarités et empêcher autant que possible les luttes solidaires. Le démantèlement constant du droit du travail, le recours au principe de l’auto-entreprenariat, l’instrumentalisation de la division syndicale, sont autant de facteurs qui contribuent à la fragilisation des salariés et à la perte de sens du travail. Le « progrès » ne se traduit pas en termes de bien vivre mais au contraire par un accroissement des inégalités.

La priorité est la reconquête des droits sociaux collectifs, au travers du statut des salarié.es, du droit syndical dans l’entreprise, au développement du/de la salarié.e citoyen.ne.

La mise en œuvre d’un revenu universel d’existence contribue à changer les rapports de forces ou rapports sociaux entre précaires  et capitalistes, entre salarié.es et patrons, entre jeunes et parents.

Il rouvre enfin une perspective historique :  démarchandiser le quotidien et ne plus perdre son temps à le gagner.

La réduction du temps de travail doit reprendre sa marche pour accompagner les progrès technologiques considérables qui se sont opérés notamment sous l’effet de la révolution informatique. Cette réduction du temps de travail doit être à la fois pensée dans la durée quotidienne, hebdomadaire et tout au long de la vie, ce qui exclut tout report de l’âge de la retraite. Au contraire une large réflexion sur le bien vieillir, dans la dignité pour toutes et tous, doit être menée. 

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