Un nouveau modèle économique

Un nouveau modèle économique reposant sur le partage, la coopération et la durabilité.

Vers une société du bien vivre : changeons nos indicateurs, sortons du productivisme 

Rompre avec la logique productiviste impose de questionner la croissance continue de la production de biens et la prédation des ressources naturelles. Le capitalisme prédateur place le profit comme valeur de toutes choses. Une nouvelle appréciation de la « croissance » passe par des indicateurs sociaux, de développement humain et d’état de l’environnement.

La dictature du PIB ne repose sur aucun élément permettant de relier son évolution à la qualité de vie des individus ni à la résilience de la société. Il apparaît fondamental de renoncer à utiliser cet indicateur comme il l’est actuellement et de le remplacer par un ensemble d’indicateurs alternatifs tels que l’espérance de vie en bonne santé, les écarts de revenus, la consommation carbone, une estimation de la biodiversité, etc.

Ce qui nous est essentiel ne doit plus répondre aux seules lois du marché 

Le capitalisme cherche à dégager du profit sur toutes les sphères de la société y compris sur ce qui est indispensable pour la survie des espèces et notamment des êtres humains. Une société post-croissance suppose de  refuser toute logique de profit sur les biens communs : les grands réseaux, l’eau, l’énergie, les infrastructures de déplacement (gares, aéroports, ports, routes, autoroutes, fleuves et rivières, etc.).

La brevetabilité du vivant ne doit en aucun cas pouvoir servir une logique de profit. En conséquent, elle ne saurait être acceptée.

Démocratiser la gestion des biens communs : un impératif

La sphère ainsi agrandie des bien communs, exclus de la gestion par le marché doit , par l’organisation de sa gouvernance, garantir la primauté de l’intérêt général dans les processus de décision. La gouvernance doit avant tout reposer sur le principe de subsidiarité afin que chaque décision soit prise au niveau le plus proche des utilisateurs. Les décisions doivent tenir compte de l’ensemble des capitaux concernés par ces biens (financiers mais aussi culturels, humains etc.) et être partagées par tous les acteurs concernés.. Les règles de fonctionnement des instances doivent permettre à chacun de s’exprimer et de prendre pleinement part aux décisions : il s’agit de promouvoir  la gouvernance dynamique.

La privatisation éventuelle d’entreprises détenues par l’État doit faire l’objet d’un référendum afin de permettre aux véritables propriétaires, les citoyen.ne.s, de s’exprimer sur le bien-fondé de cette  privatisation.

En finir avec l’obsolescence programmée : vivre dans un confort durable, accessible et partagé

Une des principales caractéristiques du productivisme est sa capacité à mettre sur le marché des produits dont la durée de vie est la plus courte possible pour que leur renouvellement permanent soit source de maximisation des profits. L’enjeu est de passer du jetable au durable afin de réduire , évidemment, l’impact de notre mode de vie sur l’environnement, mais aussi les inégalités d’accès aux biens et services de qualité, qui se nourrissent de la course effrénée à la consommation de biens continuellement périmés . La mise sur le marché de produits non réparables ou à durée de vie limitée doit être proscrite.

La mondialisation de la production et des marchés constituant un frein à cette transformation, il est indispensable de repenser les lieux et les moyens de production pour que les territoires et les citoyen.nes retrouvent une capacité d’agir réelle sur les choix effectués.

Les outils existent : normes, durée de garantie, réparabilité, recyclage, consignes, etc.

Repenser le système financier et ses modalités d’intervention

Sans un financement résolument démocratique et public, toute politique à la hauteur des enjeux est condamnée à l’échec. Le retour en gestion publique des banques doit reposer sur des principes simples et fermes : socialisation du capital sans indemnisation (sauf pour les petits porteurs) tant les profits ont été importants depuis des années (plus de 60 milliards pour les seules trois dernières années).

La gestion doit devenir tripartite associant les usagers et les salarié.es ainsi que la puissance publique. La Caisse des Dépôts et Consignations, bras armé de l’État, devra voir ses activités réorientées au profit de la nouvelle politique économique de transition. Sa prise de participation au capital des entreprises devra servir à orienter leurs activités conformément aux décisions stratégiques de la puissance publique.

Les aides aux entreprises doivent être conditionnées à des objectifs sociaux, environnementaux ou d’aménagement et doivent faire l’objet d’un  contrôle de leur réalisation.

Refonder la fiscalité : outil de financement de l’action publique, de justice et de progrès social

La fiscalité doit retrouver toute sa légitimité comme outil de financement des services publics et biens communs et comme outil de redistribution et de répartition des richesses. Elle doit reposer sur le principe d’une progressivité forte tant sur les revenus que sur les patrimoines. La fiscalité indirecte (au premier rang de laquelle la TVA) doit céder progressivement sa place à la fiscalité directe.

Les entreprises doivent être mises à contribution sur la base de la valeur ajoutée créée, par l’application d’un barème progressif, ainsi que d’une taxe robot.

Les transactions financières, essentiellement spéculatives, doivent faire l’objet d’une taxation systématique qui porte sur l’intégralité des sommes échangées.

Les activités ou produits à impact négatif sur l’environnement doivent être taxés de façon supplémentaire afin de financer la transition écologique.

Améliorer l’accès au logement et à la terre : réformer le droit de propriété

Il est plus que temps de revoir le droit de propriété en mettant en avant l’importance de l’usage sur la propriété. Il faut aller vers l’interdiction de posséder le sol, c’est-à-dire la planète, en considération de l’application du principe que « nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants » et qu’en conséquence il n’est pas possible d’en disposer totalement.

Cela pourrait se traduire, selon les cas, par la municipalisation ou l’étatisation des sols  couplée à  la délivrance de baux emphytéotiques. Cela permettrait aux agriculteurs de ne pas s’endetter pour acheter la terre et aux acquéreurs de logements de ne pas payer le prix du foncier.

Démocratiser l’entreprise

L’entreprise ne peut rester au dehors de la société démocratique. Il est nécessaire de faire évoluer la gouvernance et donc le Conseil d’Administration vers un Conseil d’Entreprise où le capital humain et social serait représenté et où les décisions stratégiques impliqueraient directement les salarié.es via un droit de vote égal à celui des actionnaires afin qu’ils puissent agir sur les choix de production de marchandises et de services socialement utiles et qui préservent l’environnement.

Cette démocratisation passe également par la diminution de l’échelle des salaires dans l’entreprise entre la direction et les salarié.es. Les licenciements économiques doivent être soumis à l’obligation de produire un plan de restructuration approuvé par l’ensemble du personnel. L’instauration de droits nouveaux dans les entreprises permettra  aux salariés de redonner du “sens à leur travail”, d’agir sur les choix de production de service et marchandises « utiles » qui préservent l’environnement et améliorent le bien être collectif.

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