Violences racistes au sein de la police : une action puissante et déterminée est nécessaire pour que de tels actes soient bannis des institutions républicaines

Par Génération•s

Le journal indépendant Mediapart révèle aujourd’hui la teneur des messages d’un groupe Whatsapp d’agents de police de Rouen à travers lequel ses membres tenaient régulièrement des conversations à caractère raciste, antisémite, sexiste ou homophobe. Ces révélations dévoilent la proximité des agents avec la mouvance néo-nazie. La violence des propos tenus entre fonctionnaires de l’Etat, mêlée à un vocabulaire fasciste et complotiste, même lors d’échanges privés, est révoltante. Nul ne peut tolérer une telle incitation à la haine et à la violence, a fortiori de la part de la part de détenteur de l’autorité publique, chargés par ailleurs de protéger les victimes de discriminations sous toute ses formes. Il est inacceptable que ces policiers soient toujours en poste.

Ces révélations entrent en résonance avec la mobilisation massive contre le racisme de la police aux Etats-Unis suite à la mort de George Floyd des suites de violences policières. La fracture sociale et démocratique est à son comble. 

En France aussi, la prise de conscience est grandissante. Fait historique, Plus de 20 000 personnes se sont réunies le 2 juin dernier à Paris pour dénoncer les violences racistes d’une partie de la police, après de nombreuses violences policières restées sans conséquences ces dernières années.

Les timides condamnations et promesses du ministre de l’Intérieur et du Premier ministre à ce sujet se succèdent sans qu’aucune action concrète n’ait vu le jour, sans que la situation ne semble s’améliorer. Il est urgent de lancer une action puissante et déterminée pour que le racisme et les violences soient bannis de notre police républicaine, comme de toutes les institutions. 

De Beaumont-sur-Oise à L’Île-Saint-Denis, en passant par Mantes-la-Jolie, les actes de violences policières se multiplient et on ne peut se contenter de les qualifier de bavures. “Pas de justice, pas de paix” scandent les manifestants. Il ne s’agit pas d’y voir un contre appel à la violence de la part des populations discriminées, mais bien un constat que la cohésion sociale, pourtant au fondement du pacte républicain, se délite. Les victimes quotidiennes du racisme se révoltent et nous les soutenons. L’unité nationale ne se décrète pas, elle se construit par la confiance, et notamment celle envers les institutions républicaines. Mise en place du récépissé lors des contrôles d’identité, sanctions systématiques des policiers en faute, formation obligatoire de tous les fonctionnaires de police et de gendarmerie en matière de lutte contre le racisme, l’antisémitisme, le sexisme et l’homophobie, intransigeance de tous les responsables politiques face aux comportements racistes dans nos institutions : il est temps d’être à la hauteur de ce que la France a toujours prétendue être, la nation des droits humains.

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