OpenLux : il est temps de s’attaquer au séparatisme social

Par Génération•s

Alors que nous sommes en plein crise économique et sociale, une enquête portée depuis plus d’un an par seize médias, dont le journal Le Monde, révèle un nouveau scandale d’évasion fiscale au cœur de l’Europe.

Membre fondateur de l’Union Européenne, le Luxembourg, qui a été un des premiers pays à mettre en place le registre des bénéficiaires effectifs (RBE), censé donner les outils pour en finir avec l’ère de l’opacité et des prête-noms, continue d’être un paradis fiscal de très grande ampleur.

Pourtant, derrière ces effets d’annonce, l’enquête révèle que le Luxembourg accueille 55000 sociétés offshore gérants des actifs d’un montant avoisinant les 6500 milliards d’euros. Dans cette liste figure 15.000 citoyens français qui y ont placé plus de 100 milliards d’euros d’actifs afin d’échapper à l’impôt.

Génération.s tient tout d’abord à saluer le précieux travail d’enquête des journalistes, indispensable à notre démocratie, et rappelle toute l’utilité de la mise en place de dispositifs publics de transparence permettant aux journalistes d’effectuer librement leur travail.

Au travers de cette enquête nous mesurons une fois de plus l’importance de mettre en place une harmonisation fiscale au sein de l’Union Européenne, aussi bien au niveau des entreprises que des particuliers.

Parmi les sociétés qui bénéficient de ce paradis fiscal, nous trouvons 37 noms des 50 familles françaises les plus fortunées, dont les Mulliez, Hermès ou Bernard Arnault qui par des montages financiers échappent à l’impôt et par là même à l’effort de solidarité nationale.

Pour Génération.s il est urgent de s’attaquer à ce séparatisme social, celui des riches qui font sécession avec la République en refusant de se soumettre à l’impôt.

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Edmond Harlé 12/02/2021 - 14:28

La CLASSE DOMINANTE GAGNE LA LUTE DES CLASSES ET A ROMPU LE CONTRAT SOCIAL De SOLIDARITÉ : La preuve en quelques chiffres.
En analysant la crise politique, en décembre 2017, j’écrivais : « La classe dominante a rompu le contrat social de solidarité. Les acteurs politiques de tous les pays développés se sont couchés les uns après les autres devant les puissances financières. Ils ont désespéré le peuple ».
Je disais cela car les riches ne veulent plus apporter leur juste contribution à la solidarité sociale. Ils ont obtenu de gouvernements complices, serviles ou lâches des baisses énormes de leur imposition et de plus ils cherchent par tous les moyens à fuir cette imposition pourtant déjà très réduite.
Aujourd’hui, le FMI en appelle à une plus grande progressivité de l’impôt estimant que la croissance économique nécessite une réduction des inégalités grâce à l’impôt. Il est vrai que, dans le même temps, Mme Lagarde, patronne du FMI vante les mérites de la politiques de Macron qui réduit les impôts des riches et augmente ceux des pauvres !
J’ai recherché quelques données chiffrées qui étayent mon analyse et prouvent que l’imposition des riches, non seulement ne nuit pas à l’économie, mais booste l’économie et que la réduction des inégalités, donc le progrès social, est une condition indispensable pour sortir de la crise économique et du chômage.
Pendant les 30 Glorieuses, aux USA, la tranche supérieure d’impôt sur le revenu était de 94% et au Royaume-Uni de 98% et cela favorisa le miracle économique.
En 1981, le taux d’imposition moyen des plus riches était de 65% pour l’ensemble des pays de l’OCDE. Aujourd’hui il est de 32%. Aux USA de 1981 à 2015, le taux maximum de la plus haute tranche de revenu d’imposition des plus riches a baissé de 33 points passant de 70% à 37% et ce seulement au-dessus de 500 000 dollars. De plus, en 1981, en dollars constants, la tranche supérieure était acquise dès 300 000 dollars de revenu annuel contre 500 000 aujourd’hui. À 300 000 dollars, le taux n’est aujourd’hui que de 20%.
Dans le monde, l’imposition des successions a baissé de plus de 50 % en 30 ans notamment parce que certains pays émergeants n’ont même pas d’imposition des successions comme la Chine.
Voilà comment les riches se sont exonérés de leur juste participation au financement de la solidarité sociale. Le résultat est triple.
Premièrement les impôts sont insuffisants pour garantir les moyens des solidarités sociales mais aussi territoriales. Les moyens ne permettent plus une solidarité effective. Les dettes s’accumulent, les inégalités explosent et la pauvreté grandit.
Deuxièmement, le financement de la solidarité envers les plus pauvres repose désormais sur la classe moyenne qui voit augmenter ses impôts et ses cotisations.
Troisièmement, les antisociaux et les gouvernants, valets des plus riches, comme Macron le Petit ou Trump, arrivent à convaincre la classe moyenne que les responsables de leurs charges sont les assistés alors que les responsables sont les plus riches, amis et patrons de notre président. Ils dénoncent les dettes des institutions sociales, de la Sécurité Sociale, des Hôpitaux, de la SNCF,…, afin de tromper l’opinion publique et de détruire les organes de la solidarité sociale et territoriale pour livrer la totalité de la société aux lois du marché et au règne des plus riches.
Et tout cela est sans compter sur l’optimisation fiscale et la fraude fiscale qui aggrave considérablement ce sécessionnisme des plus riches.
Le contrat social est rompu, la démocratie est en grand danger. Il faut inverser cette marche vers de plus en plus en plus de violence sociale qui déboucherait inévitablement sur la violence politique et la guerre. Dès aujourd’hui, cette violence sociale, couplée à l’impérialisme des plus puissants, est la source de la plupart des guerres.

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