Face à la menace d’embrasement, la communauté internationale doit être à la hauteur.

Visuel Face à la menace d’embrasement, la communauté internationale doit être à la hauteur.
Par Génération•s

Après plusieurs jours d’affrontements à Jérusalem, l’escalade de la violence menace la paix précaire entre Israéliens et Palestiniens. Les tensions étaient palpables depuis plusieurs semaines déjà dans le quartier de Sheikh Jarrah, où plusieurs dizaines de familles palestiniennes sont menacées d’expulsion par des Juifs qui font valoir un titre de propriété datant d’avant 1948. La Cour suprême israélienne devait se prononcer lundi sur le sort de plusieurs d’entre elles. Ces expulsions s’inscrivent dans la colonisation rampante dont les quartiers palestiniens de Jérusalem font l’objet depuis des décennies.

Les tensions ont par ailleurs été alimentées par les suprématistes juifs du député Ben-Gvir, qui n’hésitent plus à utiliser impunément le slogan « Mort aux Arabes », comme on l’a entendu lors d’une manifestation récente à Jérusalem. Des affrontements ont donc logiquement éclaté à l’occasion de la fin du Ramadan, sur l’esplanade des Mosquées, dans l’enceinte même de la Mosquée d’Al-Aqsa et dans le quartier tout proche de Sheikh Jarrah, occasionnant des centaines de blessés du côté palestinien dont des dizaines très graves. Le Hamas, qui avait formulé un ultimatum aux Israéliens si les affrontements ne cessaient pas, a tiré des centaines de roquettes, provoquant une riposte de l’aviation israélienne, laquelle s’est soldée par la mort de 20 personnes dont … neuf enfants.

Avec une faible légitimité, Benyamin Netanyahou, qui n’est toujours pas parvenu à former un gouvernement, a intérêt à attiser ces affrontements face à son adversaire Benny Gantz. Cette faiblesse de l’exécutif israélien fait écho à celle d’une Autorité palestinienne présidée par Mahmoud Abbas qui n’a pas organisé d’élections depuis 15 ans et qui a peu de prise sur les événements.

Face à une telle situation et des pouvoirs locaux affaiblis, la responsabilité de la communauté internationale est d’autant plus grande. La diplomatie française ne peut se contenter d’appeler prudemment à la « retenue », tout comme les États-Unis doivent faire pression sur l’exécutif israélien pour qu’il se limite à des ripostes proportionnées et engage des pourparlers avec les Palestiniens.

Si Israël a droit à sa sécurité, les Palestiniens ont droit au respect, à leur Etat et à l’arrêt de la colonisation dont leurs territoires font l’objet.

Génération.s appelle donc la diplomatie française à condamner sans ambigüité les violences en cours et les autorités israéliennes à trouver les voies et moyens pour engager un dialogue avec les Palestiniens et stabiliser la situation. Membre du Conseil de sécurité des Nations unies, la France doit inviter l’ONU à mettre en œuvre une médiation internationale afin de faciliter une désescalade et rechercher une sortie de crise.

La valeur symbolique des lieux sur lesquels les affrontements se déroulent, le nombre grandissant de victimes, les souffrances du peuple palestinien engagent la communauté internationale à se montrer à la hauteur.

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