Crise sanitaire : la grande pagaille à l’Ecole

Visuel Crise sanitaire : la grande pagaille à l’Ecole
Par Génération•s

Génération.s soutient l’appel à la grève nationale du jeudi 13 janvier des syndicats enseignants rejoint par ceux de corps d’inspection et direction ou encore par la FCPE. Face à la flambée d’absences, le système D, le bricolage au jour le jour ne peut tenir lieu de boussole. Le mouvement se joint à la dénonciation de l’abandon des personnels éducatifs dans la crise sanitaire et participera aux manifestations prévues dans toute la France.

Des établissements scolaires au bord de la rupture
Le nombre de classes fermées à cause de l’épidémie de Covid-19 a explosé depuis la rentrée scolaire pour s’établir à 9 202 avec 47 453 cas confirmés déclarés d’élèves, en fin de semaine dernière. C’est plus de trois fois supérieur au précédent chiffre, datant du 16 décembre.
Droit dans ses bottes, n’écoutant que lui-même, le ministre de l’Education Nationale Jean-Michel Blanquer reste sourd aux alertes et revendications légitimes des enseignants, personnels de direction, parents d’élèves et des élus d’opposition pour sécuriser l’école face à la vague Delta-Omicron. Comble du mépris, le protocole sanitaire de rentrée a été dévoilé aux enseignant.es la veille au soir du lundi 3 janvier dans un quotidien payant.

Manque d’anticipation, improvisation

Quelques jours après la rentrée, les écoles, collèges et lycées sont déjà au bord de la rupture avec des protocoles irréalisables qui changent de jour en jour, des vies scolaires submergées par la gestion des absences et des cas contacts, des professeurs non remplacés et des demi-pensions en mode dégradé.
Les parents doivent s’adapter, encore et toujours. Jongler avec leur emploi du temps pour faire tester leurs petits, avec le stress généré pour les enfants, s’armer de patience avec les plus réticents pour réaliser des autotests un jour sur deux. Et se débrouiller pour les faire garder quand eux — ou leur enseignant — sont positifs.
Le parcours de dépistage imposé s’est mué, pour beaucoup de parents, en parcours du combattant, avec trois changements de protocoles en une semaine.
Dès lors, pourquoi des masques FFP2, ne sont-ils pas distribués aux enseignant·es plutôt que des masques en tissu ? Pourquoi le déploiement de capteurs de CO2, promis en août 2021 par le ministère, n’a-t-il pas progressé dans les établissements scolaires quand on sait que c’est un point essentiel de la lutte contre la circulation du virus ? Pourquoi ne pas adapter ou aménager les programmes scolaires de l’année en cours et reporter les épreuves anticipées de spécialité du bac prévues en mars ?

Désorganisation, pression et stress

Nouveau baccalauréat, Parcoursup, tronc commun : les mesures de Jean-Michel Blanquer ont complètement désorganisé le lycée général et technologique en créant des bacs locaux et une pression sélective dans l’accès à l’enseignement supérieur encore plus forte.

Au stress engendré par la crise sanitaire, s’ajoute l’absence de suivi dont n’ont pas bénéficié les élèves pendant de nombreuses semaines sans qu’aucune séquence de remise à niveau sur les savoirs fondamentaux et méthodologiques ne soit proposée.

Déni et verticalité : une gestion technocratique chaotique

Dans une vision purement coupée du terrain, le nouveau protocole de tests des élèves se révèle être une usine à gaz inapplicable d’après les premiers concernés qui attendent toujours du ministère des précisions sur les conditions d’enseignement en présentiel ou distanciel.
Le ministère a également annoncé avoir « commandé 55 millions de masques chirurgicaux afin d’équiper les personnels des écoles et des établissements scolaires, avec des premières livraisons …à la mi-janvier, soit après le pic estimé de la vague Covid-19 en cours. Il y a 10 mois déjà, le mouvement Génération·s interpellait le gouvernement pour exiger qu’il équipe les personnels éducatifs en contact avec des élèves de masques chirurgicaux. Rien n’a été fait depuis visiblement.

Déni, manque d’anticipation, verticalité, improvisation, injonction : la méthode du Ministre Jean-Michel Blanquer a atteint ses limites depuis longtemps, cette gestion technocratique, chaotique et à la petite semaine de l’Education Nationale est pathétique. Génération·s exige sa démission et demande qu’un protocole sanitaire construit avec les acteurs éducatifs soit établit et que des équipements en masques, capteurs de CO² et purificateurs d’air lorsque nécessaires soient installés immédiatement. Il appelle également à une revalorisation des métiers de l’enseignement alors que le pouvoir d’achat et la formation des enseignant·es n’ont cessé de diminuer en France depuis des années.

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