Accord sur le nucléaire iranien : La France doit assumer son indépendance vis-à-vis de son allié américain.

Par Génération•s

15 ans après la guerre en Irak, il ne s’agit plus pour les Européens de se ranger du bon côté de l’histoire, il s’agit de l’écrire.

L’accord concernant le nucléaire iranien signé en 2015 par sept pays, Allemagne, Etats-Unis, France, Royaume Uni, Chine, Russie et Iran, est un succès diplomatique majeur de l’administration Obama qui sert la stabilité au Moyen Orient.

C’est d’abord la haine viscérale que voue Donald Trump aux Démocrates et à la Présidence Obama qui pousse Trump à renier l’engagement Étatsunien. Les arguties utilisées pour fonder cette décision rappellent les pires moments de l’administration Bush en 2003 pour justifier la guerre en Irak.  
 
Ce n’est pas l’intérêt de la France que de suivre cette décision irresponsable et dangereuse pour la stabilité et la paix dans cette région du monde. Ce n’est pas davantage l’intérêt de l’Europe ni la volonté des pays signataires de cet accord qui ne voient aucune raison de le modifier à ce stade.  
 
La haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité a indiqué que l’accord devait être préservé. Nous attendons la même détermination et la même clarté de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni: 
 Avec les Russes et les Chinois, nous devons maintenir la continuité du JPCOA, malgré la défection des Etats-Unis.

Les États-Unis commettent une erreur stratégique majeure dont l’Europe sera la première à payer le prix dans son environnement régional. Jamais l’Iran, qui depuis 2015 l’Iran a répondu à l’ensemble des obligations qui étaient celles de son pays, comme cela a été relevé par l’AIEA (Agence internationale de l’Energie Atomique), ne pourra accepter de rouvrir cet accord. Il ne saurait être question de le lui demander. Je salue la réaction mesurée du président Rohani qui a annoncé rechercher dans le dialogue avec les Européens, la Russie et la Chine, la voie d’une préservation de l’accord. Il est essentiel que cette ligne de modération s’impose à l’ensemble du leadership iranien. Il est essentiel que chacun, au moment où le spectre d’une conflagration n’a jamais été aussi menaçant dans la région, s’abstienne de toute provocation. Les alliés de l’administration Trump dans la région (B. Netanyahu, Mohamed Ben Salman, notamment) auraient tort de penser qu’ils tireront profit de cette décision.
 
Le plein respect de l’accord c’est aussi l’établissement d’un climat juridique et économique compatible avec le retour des investissements européens en Iran. Cela signifie qu’un profond travail doit être engagé au niveau européen pour protéger nos entreprises contre les sanctions secondaires américaines qui leur seront infligées si elles investissent en Iran. 


C’est maintenant un dialogue sans invective mais sans concession qui doit s’ouvrir avec Washington. Les sanctions annoncées par Donald Trump ne peuvent être acceptées par les pays signataires. Si la France est un allié des Etats-Unis, elle ne saurait être soumise à une décision unilatérale qui remet en cause le fond même d’un accord multilatéral. 15 ans après la guerre en Irak, il ne s’agit plus pour les Européens de se ranger du bon côté de l’histoire, il s’agit de l’écrire.

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