Emmanuel Macron : la République à géométrie variable !

Par Génération•s

A l’image de ces élections législatives largement survolées par le chef de l’État, aucune proposition concrète n’a été annoncée lors de la déclaration du président de la République faite sur le tarmac de l’aéroport d’Orly. 

Incapable de clarifier les multiples positions contradictoires qu’ont égrainé toute la journée les portes-paroles de la République en Marche en cas de 2nd tour qui opposerait le Rassemblement national et la gauche et les écologistes, Emmanuel Macron se place en “défenseur de la République” mais reste dans un flou politique qui le déshonore. 

Par un relativisme cynique, le Rassemblement national, pourtant héritier de la droite pétainiste, est renvoyé dos-à-dos dans ces élections à la gauche républicaine et écologiste qui n’a eu de cesse de s’inscrire dans les combats pour la liberté et la démocratie. Cette même gauche qui était alors suffisamment républicaine il y a quelques semaines lorsqu’elle était sollicitée dans l’entre-deux tours afin de faire barrage au fascime. 

Pourtant, c’est l’inverse. C’est LREM qui a mis en péril la République en flirtant avec l’extrême-droite à travers les nombreux textes de loi démagogiques de ce quinquennat : D’abord la loi asile-immigration dégradant largement les conditions d’accueil des exilé.es. La loi séparatisme, cherchant à instrumentaliser la peur de l’islam radical et à la porter à l’agenda politique du pays. La loi sécurité globale, venue rogner les libertés individuelles et celles de la presse dans une lune de miel avec les groupes les plus anti-républicains de la Police. Ou encore une politique de maintien de l’ordre volontairement répressive dont la gestion du Stade de France d’il y a quelques jours nous a largement exposé les effets délétères… 

Bref, l’extrême droite a connu une progression inquiétante sous le quinquennat d’Emmanuel Macron. Loin d’en avoir été le rempart, il en a été le marche-pieds. Seule la gauche et l’écologie, par l’ambition de leur projet commun et leur capacité de rassemblement dès les premiers jours qui ont suivi l’élection présidentielle peuvent se prévaloir de l’avoir contenue lors du 1er tour des élections législatives de dimanche. Plutôt que de s’en réjouir, la République en Marche panique, s’accroche au pouvoir et préfère s’adonner à coeur-joie à des caricatures à laquelle la vieille droite anti-communiste n’aurait rien à envier.

Pourtant la République est effectivement en danger. Le lien social, l’égalité, la fraternité et nombre de ses piliers fondateurs n’ont jamais été autant mis à mal que sous son dernier quinquennat. Comment croire sérieusement aux nouvelles promesses du président de la République, alors même qu’aucune annonce concrète n’a été faite lors de cette non-campagne ? La revalorisation promise du pouvoir d’achat, celle des oubliés du Ségur ou même la réforme des retraites dont le projet a évolué à de nombreuses reprises ces dernières semaines, ne peuvent pas être débattues car elles n’ont pas été présentées pendant la campagne. Après 5 ans de mandat où l’Etat français a été condamné à plusieurs reprises pour inaction climatique, pendant lequel la pauvreté n’a eu de cesse de s’intensifier, qui pourrait croire que le prochain quinquennat donnera à voir un revirement politique ?

Emmanuel Macron a été le président du désordre social. Loin de s’arrêter là, il s’est engagé auprès de la Commission européenne à réaliser 80 milliards d’euros de baisse des dépenses publiques. Plutôt qu’un discours le mettant maladroitement en scène comme chef de guerre, qu’il dise désormais où il compte attaquer la fraternité républicaine à hache : dans les hôpitaux ? Sur le dos de la transition écologique ? A l’école ? Dans la police ? La justice ? ….

Monsieur le président de la République, partez tranquille. La NUPES s’occupera du pays dès lundi matin! 

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