COP 24 – Le temps presse !

Par Génération•s

Le résultat de cette COP est des plus alarmant. Aucun engagement supplémentaire des pays n’est sorti de la négociation. Une Europe nouvelle doit donc prendre le relais des états défaillants comme la France. Les prochaines échéances électorales représenteront un moment décisif à cet égard.

« Le temps presse », « la fenêtre pour agir se ferme à grande vitesse » ont été les leitmotivs de cette session de la COP.  Alors qu’un rapport de l’ONU exhorte les États à multiplier par 5 les actions de réduction des impacts climatiques, la course contre la montre s’accélère. Et pourtant, le résultat de cette COP est des plus alarmant. Certes, une COP 25 se profile au Chili l’année prochaine, mais aucun engagement supplémentaire des pays n’est sorti de la négociation. Alors que le président de la COP de cette année s’est félicité de la sauvegarde d’un Accord de Paris amorphe et vidé de son ambition, les grandes puissances polluantes ont acté leur désengagement de la lutte climatique, préparant un avenir cataclysmique à +3°C.
Cette COP24 devait finaliser les règles de l’Accord de Paris pour maintenir le réchauffement en-deçà des +2°C en 2100, elle était donc essentielle pour assurer un avenir soutenable, et le gouvernement d’Emmanuel Macron est totalement passé à côté de l’Histoire.
Le gouvernement français a été très faiblement actif dans les négociations de la COP, totalement sous-représenté et incapable en réalité d’assumer le recul de l’État face à ses engagements dans le cadre de l’Accord de Paris. Alors que la France aurait dû montrer une volonté d’exemplarité et d’entrainement des autres pays, elle n’a proposé aucun changement dans sa stratégie, ni dans la politique menée. Comme un emblème de cet échec, la Stratégie Nationale Bas Carbone du gouvernement vient d’être publiée et prévoit de maintenir un niveau d’émission de gaz à effet de serre de la France, en augmentation depuis deux ans déjà, bien au-dessus d’une trajectoire acceptable pour réduire notre impact sur le réchauffement climatique.
Voyant cette COP comme une réunion de transition, le gouvernement par l’intermédiaire de François De Rugy a réaffirmé un attentisme coupable, repoussant sans cesse la date de sa mise en mouvement pour une vraie action climatique. Ce désaveu est catastrophique pour la France, pour la planète, pour nous tous.
Les récentes annonces du gouvernement suite au mouvement des gilets jaunes, ont dramatiquement omis d’évoquer la transition énergétique comme si cela était déconnecté des enjeux sociaux ou démocratiques. Pire encore, lors de cette COP, la crise sociale française provoquée par la politique du Président de la République a été un argument idéal, pour certains gouvernements, afin de justifier le malaise social face au changement et discréditer tout effort de transition énergétique, présentée comme inéquitable. L’absence de toute décision concernant l’arrêt du financement des énergies fossiles par le secteur bancaire français révèle les priorités d’Emmanuel Macron. C’est une occasion de plus ratée d’engager la France vers une vision responsable sur le financement, à la fois en France et dans le monde via le fonds vert, de l’indispensable transition écologique.
Facteur d’espoir, de nombreuses voix se sont élevées lors de la COP24 pour rappeler l’importance d’une transition juste pour les populations les plus vulnérables au changement climatique. Génération.s soutient cet espoir et affirme que les tensions sociales de ces dernières semaines ont montré qu’une transition impérative et pressante ne peut advenir sans justice sociale au cœur des politiques publiques. La recette est pourtant simple. A l’instar de nombreux pays dans le monde présents lors de la COP24, l’État français doit faire en sorte que la fiscalité écologique serve en totalité à financer des solutions tangibles pour la transition en améliorant la vie des contribuables au quotidien sur tous les territoires. C’est avec davantage d’investissement vers les collectivités territoriales que les politiques de transition pourront être menées, c’est avec davantage de soutien envers ONG que la sensibilisation pour un changement de nos modes de vie pourra advenir, c’est avec davantage d’accompagnement des citoyens qu’un avenir meilleur pour nos enfants pourra se dessiner. Ces fortes volontés doivent être soutenues par des politiques dynamiques.
A cette nécessité de l’engagement de tous, l’aire européenne est la juste échelle pour apporter du soutien et des solutions convergentes et pérennes. Pourtant, les dirigeants européens ont encore une fois freiné leurs ambitions communes, ne parvenant pas à dépasser les intérêts économiques de chacun au bénéfice de l’avenir de tous. Une Europe nouvelle doit donc prendre le relais des états défaillants comme la France et les prochaines échéances électorales représenteront un moment décisif et capital pour inverser la politique suicidaire menée par Emmanuel Macron et ses homologues européens. C’est pourquoi Génération.s, avec ses partenaires européens, affirme qu’à court terme il faut impérativement et d’urgence :
• Affecter d’urgence l’ensemble de la fiscalité écologique à la transition écologique.
• Lancer un plan massif de rénovation thermique des bâtiments avec un accompagnement financier pour que cela ne coûte rien aux moins riches,
• Lancer un projet industriel de court terme pour réduire réellement les consommations des véhicules,
• Taxer les grandes entreprises, comme Total, qui s’enrichissent massivement grâce aux produits favorisant les émissions des gaz à effet de serre,
• Mettre en œuvre une taxe carbone sur le kérosène et le fioul lourd des bateaux,
• Supprimer les quotas gratuits de CO² émis par l’Europe,
• Interdire au secteur bancaire de poursuivre le financement des énergies fossiles

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