Benoit Hamon invite 5 grands patrons à débattre avec 5 citoyen-ne-s

Par Génération•s

Le 19 mars, Benoît Hamon et Génération.s invitent les patrons de 5 grandes entreprises à venir débattre avec 5 salariés et citoyens. Benoît Hamon animera le débat.

Le Grand débat national touche à sa fin, sans avoir permis la remise en cause de l’inégale répartition des richesses dans notre pays. Benoît Hamon propose d’organiser le débat qui n’a pas eu lieu : celui des deux catégories d’invisibles. Ceux qui ont dû mettre un gilet jaune pour se faire entendre, et ceux dont le pouvoir n’est jamais remis en question : les patrons du CAC40.


Rendez-vous le 19 mars à 20h, à la Marbrerie de Montreuil, pour un débat inédit entre « Grands patrons VS citoyen.nes »

Alexandre Bompard, Président-Directeur général de Carrefour, Patrick Pouyanné, Président-Directeur général de Total, Xavier Huillard, Président-Directeur général de Vinci, Jean-Laurent Bonnafé, Administrateur-Directeur général de la BNP, Benoît Rabilloud, Président de Bayer France, ont reçu ce courrier.

Monsieur le Président,

La France bouillonne. Partout, les Françaises et les Français se parlent, débattent, partagent leurs solutions, leurs colères, leurs impatiences. En jeu : l’intérêt général, le désir de gommer les injustices sociales, de préparer un monde propre et respirable pour nos enfants, de libérer nos sociétés de la cupidité et de la tyrannie du court terme, de redonner de la force au bulletin de vote en lieu et place du pouvoir donné par l’argent ou le diplôme obtenu dans une grande école.

Le président de la République a ouvert un grand débat avec les Français dans une tentative louable de renouer le fil d’un dialogue avec eux, rompu par lui-même depuis dix-huit mois. Il a cependant écarté la question de la répartition des richesses du champ des débats pertinents. Je le regrette car vous êtes pourtant les mieux placés pour savoir que les écarts salariaux et les inégalités entre une minorité d’ultra-riches et la population sont au cœur des injustices dénoncées par ceux qui travaillent dur et gagnent peu, tandis que d’autres s’enrichissent sans effort grâce à la spéculation et à une fiscalité de plus en plus favorable.

Vos entreprises caracolent en tête des résultats financiers, avec toujours moins de salariés nécessaires pour toujours plus de bénéfices et de dividendes distribués. Les critiques concernant l’impact négatif de l’activité de vos entreprises sur le dérèglement climatique, la crise de la biodiversi- té et les inégalités sociales cohabitent avec celles contre les revenus indécents de cette minorité de Français privilégiés à laquelle vous appartenez.

Plutôt que de sombrer dans une invective stérile, afin de dissiper les fausses informations quand elles existent, pour défendre votre entreprise, votre politique salariale et sociale, expliquer vos investissements dans les énergies fossiles mais aussi vos initiatives philanthropiques en faveur de l’écologie ou de l’éducation, votre conception de l’intérêt général et pour vous permettre de participer au débat national, je vous invite à un échange inédit.

Je vous propose de réaliser la rencontre des deux catégories d’invisibles qui coexistent en France. Ceux qui ont dû mettre un gilet jaune fluorescent pour être enfin vus et entendus et ceux qui comme vous, demeurent dans l’ombre de ce débat tandis que votre influence est pourtant considérable tant sur le gouvernement de la France que sur la préparation de l’avenir.

Il est temps que le dialogue se noue entre les Français et ceux dont les décisions ont tant de conséquences sur leurs vies. Le 19 mars à Montreuil, je vous propose d’animer et d’arbitrer un débat entre vous et cinq représentants de la France qui travaille pour vous : infirmière du service public, agriculteur, caissière de supermarché, retraité ou cadre, ils connaissent tous les affres d’un système économique qui mutile les personnes, les rend malade et ne paye pas décemment le travail. Ils témoigneront et vous interpelleront. Je m’assurerai de la bonne tenue de ces échanges en vous permettant de répondre selon une stricte égalité de temps de parole avec ceux qui vous questionneront.

Je rendrai publique cette invitation. J’espère sincèrement compter sur votre présence et mon équipe se tient à votre disposition pour toute précision que vous jugeriez utile.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes cordiales salutations.

Benoît Hamon

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