AME, franchises médicales : Bayrou en sursis menace l’accès aux soins

À quelques jours de sa chute annoncée, le gouvernement Bayrou tente de faire passer, dans le dos du Parlement et de la population, des décrets qui restreignent gravement l’accès aux soins : attaque contre l’Aide médicale d’État (AME) et doublement des franchises médicales. Un passage en force indigne d’un exécutif en sursis, sans aucune légitimité pour décider de tels reculs sociaux.

L’AME ne représente que 0,5 % des dépenses de l’Assurance-maladie. Son durcissement n’apportera aucune économie réelle, privera des centaines de milliers de personnes précaires et vulnérables de tout accès aux soins, avec des conséquences délétères sur la santé publique à long terme. En particulier, l’obligation de prendre en compte les revenus du conjoint frapperait d’abord des femmes en situation de dépendance ou de violence. En s’attaquant à la santé des plus fragiles, Bayrou cherche à donner des gages à l’extrême droite à la veille de sa chute, dans une manœuvre politicienne à la fois cynique et indécente.

C’est aussi les plus précaires qui seront affectés en premier lieu par la nouvelle augmentation des franchises médicales, déjà doublées par le gouvernement en 2024. Alors qu’un quart des Français·es renoncent déjà à des soins pour des raisons financières, les décrets de Bayrou ne feraient qu’aggraver cette exclusion. L’intersyndicale unanime, tout comme la Caisse Nationale d’Assurance Maladie, s’opposent à ces mesures, symboles d’une politique d’austérité menée contre les malades et les plus fragiles.

Condamné à tomber, le gouvernement Bayrou fait avec ce projet l’énième démonstration de son mépris pour la démocratie. Nous exigeons l’abandon immédiat de ces décrets, appelons les député·es à refuser la confiance à François Bayrou et Emmanuel Macron à respecter enfin le résultat des élections en appelant la gauche à gouverner.